En la détaillant ostensiblement, elle songeait à la mèche de cheveux salée de sueur qui collait à son front, à la mollesse de ses seins tendus contre son tee-shirt, à la lassitude de ses jambes, au poids de sa fatigue après plusieurs heures de service qui lui pressait le corps de mille douleurs secrètes. Elle admirait la prestance de ses mains qui jonglaient entre les verres et les cartes de crédits, toujours humides d’eau de vaisselle ou d’alcool. Il était facile pour elle d’apprécier le corps des femmes, un corps émotionnel, de les sentir, comme elle se ressentait elle-même, s’étirant sous sa peau.