J’attends ma fille en bas du toboggan. Elle grimpe sur l’échelle lentement avec ses toutes petites jambes et sa robe pitchounette. Je lui fais un grand coucou pour qu’elle me voit de tout en haut. J’attends bien une bonne minute avant d’entendre le petit boucan de son corps sur le plastique bleu, elle arrive. Lorsqu’elle me tombe dans les bras, elle est plus grande et plus lourde, elle porte des lunettes, un sac à dos, des mitaines, du brillant à lèvres. Elle ne me sourit pas, ne prend pas ma main, n’a pas besoin de mon aide pour se relever. Ma fille me tourne le dos et va pour faire un nouveau tour de toboggan. Je la retiens de toutes mes forces, en pleurs.